24-03-2004


Le Canada a-t-il besoin d'un service de renseignement de style CIA?

Jim Bronskill
Presse Canadienne
Ottawa

Un groupe de spécialistes de l'espionnage s'apprêterait à soulever la question de savoir si oui ou non le Canada devrait se doter d'un service de renseignement étranger du style de la CIA américaine.

Des documents obtenus récemment démontrent que le groupe de travail s'est vu donner comme mandat l'an dernier de vérifier si le Canada est «adéquatement alimenté» en informations de qualité sur les autres pays.

Plusieurs croient que la question se fait plus urgente depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

«Est-ce que le gouvernement veut ou a besoin de plus de renseignements de sécurité de l'étranger?», demande une série de notes préparées à l'intention du Groupe de travail sur la révision de la stratégie du renseignement de sécurité.

«Est-ce que le Canada veut suivre le modèle de la Nouvelle-Zélande qui a donné à son service de renseignement de sécurité le pouvoir de mener des opérations secrètes du genre de celles de la CIA?

Le groupe de travail mis sur pied au printemps de 2003 comprend des hauts responsables du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), de la GRC et des ministères des Affaires étrangères, de l'Immigration et de la Sécurité publique.

Le groupe tente de voir comment les membres de la communauté du renseignement de sécurité peuvent mieux fonctionner ensemble, a affirmé François Jubinville, un porte-parole du Bureau du conseil privé qui a mis le groupe en place. «Le travail du groupe se poursuit.»

Le Bureau du conseil privé a remis les documents à la Presse Canadienne à la suite d'une demande faite en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Actuellement, les renseignements de sécurité que le Canada obtient de l'étranger viennent de sources diverses, des rapports des diplomates des Affaires étrangères, des informations récoltées par le Centre de la sécurité des télécommunications (l'agence d'espionnage électronique canadienne) et des données partagées par les pays alliés.