Le continent africain pourrait être une terre fertile pour le réseau terroriste al-Qaida d'Osama ben Laden, selon le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).

Les organisations extrémistes étrangères comme al-Qaida "ont exploité l'environnement permissif de ce continent", déclare le SCRS dans un rapport dont la Presse Canadienne a obtenu copie grâce à la Loi sur l'accès à l'information.

Cette conclusion du SCRS survient à un moment où le Canada songe à jouer un plus grand rôle humanitaire au Soudan.

Dans le document récemment déclassifié, on souligne que les communautés musulmanes de l'Afrique subsaharienne sont devenues plus militantes depuis l'apparition du pluralisme démocratique au cours des années 1990. Ce militantisme "est dicté davantage par les politiques nationales que l'extrémisme islamique".

Le SCRS prétend toutefois que cela pourrait bientôt changer.

Les conflits et la pauvreté en Afrique centrale et du Sud, jumelés à la fragilité de plusieurs Etats, rendent certains Africains musulmans plus réceptifs "au message de djihad planétaire" et qu'il sera plus facile de recruter des aspirants terroristes, estime le SCRS.

"Les pauvres, les jeunes, les dissidents et les membres sous-scolarisés de ces communautés ont fourni à des organisations terroristes un soutien logistique à leurs activités."

Les autorités ont prêté attention aux pays de la Corne d'Afrique, où al-Ittihad al-Islamiya, une organisation soupçonnée d'avoir des liens avec al-Qaida, a commencé à se regrouper, selon le SCRS.

Le rapport, dont plusieurs passages ont été censurés, mentionne aussi que des pays comme le Soudan, un sanctuaire pour ben Laden au début des années 1990, ainsi que le Kenya, le Nigeria, l'Afrique du Sud et la Tanzanie pourraient être des terres fertiles pour des groupes extrémistes prônant la violence.

Et même si aucun attentat terroriste aux dépens d'une cible d'un pays occidental n'a encore eu lieu en l'Afrique de l'Ouest, on retrouve "plusieurs endroits non gouvernés" dans cette région, particulièrement le long de la frontière Sud du désert du Sahara.

De plus, l'instabilité politique qu'on retrouve dans la plupart des Etats de l'Afrique de l'Ouest rendent ces pays vulnérables au "prosélytisme du clergé extrémiste islamique", selon le service de renseignement.