Radio-Canada
La menace terroriste reste bien réelle, selon le chef du SCRS
Mise à jour le samedi 18 octobre 2003, 20 h 38 .
.
.
Le grand patron du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), Ward Elcock, a averti la population que la menace terroriste était toujours bien présente, a mentionné le National Post dans son édition de samedi.

Même si la guerre au terrorisme a connu «quelques succès», «les leçons des dernières années nous montrent qu'ils ne disparaîtront pas du jour au lendemain», a expliqué Ward Elcock lors du congrès annuel de l'Association canadienne du renseignement de sécurité.

«Ce n'est pas le temps de crier victoire et de s'asseoir sur nos lauriers.» Les terroristes «ont prouvé leur détermination à exploiter la faiblesse du filet de sécurité entre les frontières. Ils sont aussi déterminés à se procurer du matériel nucléaire, biologique et des armes chimiques», a réitéré Ward Elcock.

Pour Douglas Ross, ancien ambassadeur canadien pour le désarmement, les terroristes pourraient choisir de faire exploser une bombe nucléaire au Canada afin d'effrayer les États-Unis. «Nous ne sommes pas au centre de la cible, mais nous sommes tout près d'elle.»

.
Dans un nouvel enregistrement sonore, Oussama ben Laden réitère ses menaces
L'inquiétude gagne également le monde de l'alimentation. Richard Fadden, président de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, croit qu'il serait très facile pour les terroristes de souiller la nourriture canadienne.

Des attaques à l'anthrax similaires à celles qui ont frappé les États-Unis à l'automne 2001 sont aussi une préoccupation majeure pour les autorités canadiennes.

Les déclarations de Ward Elcock devant l'Association canadienne du renseignement de sécurité se voulaient en grande partie une réponse aux groupes de pression qui dénoncent l'intrusion dans la vie privée des citoyens canadiens au nom de la lutte contre le terrorisme. Selon Patrick Smith, professeur de sciences politiques à l'Université Simon Fraser, le Canada est allé trop loin dans sa réponse aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et a «perdu l'équilibre» entre la lutte antiterrorisme et le respect des libertés civiles des Canadiens.