Mise à jour: 09/04/2006 20:51  
Selon le SCRS
La menace terroriste ne doit pas faire oublier les risques d'espionnage
(PC)
 
L'Inspectrice générale du SCRS affirme que la menace terroriste ne doit pas rendre l'agence aveugle à d'autres risques d'espionnage.

Malgré l'obsession actuelle des services secrets envers la menace terroriste, des puissances étrangères se livrent toujours à l'espionnage classique et la cueillette de renseignements a certainement augmenté au cours des dernières années au Canada, affirme Eva Plunkett.

«Maintenant, tout le monde a les yeux fixés sur les terroristes. Mais je pense que d'autres dangers nous menacent», soutient-elle.

Pendant la Guerre Froide, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et l'entité qui l'a précédé, le Service de sécurité de la GRC, vouaient pratiquement tous leurs efforts à protéger le Canada contre les menaces provenant des pays du bloc soviétique.

Et même dans les jours précédant les attentats terroristes du 11 septembre 2001, jusqu'à 40 pour cent des ressources du SCRS étaient affectées aux risques présentés par l'espionnage traditionnel.

Mme Plunkett est en quelque sorte les yeux et les oreilles du ministre de la Sécurité publique sur le SCRS et travaille actuellement à son rapport annuel sur l'agence. Elle a un accès complet à tous les dossiers du service et peut donc avoir une vue d'ensemble de ce qui se passe.

«Ils travaillent sur tous les fronts, explique-t-elle, en parlant des agents du SCRS. Et ils tentent d'utiliser les ressources à leur disposition de la meilleure façon.»

Dans un récent discours, le directeur de l'agence, Jim Judd, soulignait que la priorité du service était indubitablement la lutte au terrorisme.

«Évidemment, nous continuons à combattre l'espionnage et les interférences provenant de puissances étrangères, la prolifération d'armes de destruction massive et, à l'occasion, la criminalité transnationale, mais notre plus grande préoccupation demeure le terrorisme», disait-il.

Par ailleurs, le premier ministre Stephen Harper déclarait récemment, dans une entrevue à la télévision, que «ceux qui ont détruit les tours du World Trade Center aimeraient également détruire notre pays».

Mais le premier ministre se disait en même temps conscient des autres risques courus par le Canada. En juin dernier, notamment, il pressait le premier ministre d'alors, Paul Martin, de se préoccuper des espions chinois.

Lors de la dernière campagne électorale, les conservateurs ont promis de renforcer le SCRS.

L'agence reconnaît elle-même que la hausse de la concurrence dans le monde a incité plusieurs pays, même des pays amis du Canada, à rechercher des informations de nature économique et technologique. Et comme le Canada est un des leaders mondiaux en technologie, il ne fait pas de doute que ses compagnies de pointe représentent des cibles de choix pour des espions.

Mme Plunkett signale enfin que nombre d'employés du SCRS prendront leur retraite au cours des prochaines années et qu'il faudra les remplacer.

«On ne remplace pas un agent du service de renseignement du jour au lendemain», dit-elle.

Elle estime que dans l'ensemble, l'agence fait du bon travail.

«Mais la tâche qui l'attend demeure très ardue», conclut-elle.

 
 
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